Le cachot d’esclaves de l’Habitation Belmont Guadeloupe, France
Les origines de l'habitation Belmont remontent aux débuts de la colonisation de la Guadeloupe. Les premiers propriétaires sont des protestants originaires de Dieppe. Vendue à deux reprises en 1752 et 1772, la propriété restera dans la famille Botreau-Roussel pendant deux siècles. Dans les années 1660, la sucrerie emploie des engagés blancs (entre 2 et 5 durant la décennie) et des esclaves noirs. Ces derniers sont 17 en 1664, 45 en 1671, puis 77 en 1687.
Peu avant la Révolution, l'habitation compte 214 esclaves employés à la culture de la canne mais aussi à celle du manioc, du maïs et de la banane. Le sucre est produit dans une sucrerie équipée de quatre chaudières. L'habitation possède aussi un magasin en bord de mer. Les quelques vestiges encore conservés sont aujourd'hui disséminés sur plusieurs terrains privés.
L'un des plus remarquables est encore visible sur le côté de la route qui traverse l'actuelle section Roussel. Il s'agit d'un cachot datant du XVIIIè siècle destiné à enfermer les esclaves punis par le maître de l'habitation. Ce réduit voûté d'environ 4 m², construit en maçonnerie, ne comporte qu'une seule ouverture. La banquette maçonnée, seul mobilier accordé à l'esclave, est encore visible aujourd'hui. Beaucoup d'habitations possédaient ce type de cachot, symbole du pouvoir de justice qu'exerçaient les maîtres sur leurs esclaves.
La petite courette en avant du cachot paraît avoir été ajoutée tardivement.
Le cachot d'esclaves de l'Habitation Belmont fait partie de La Route de L'esclave-Trace-mémoires en Guadeloupe, organisée par le Conseil Général de la Guadeloupe.