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L’Habitation Roussel-Trianon Guadeloupe, France

Trianon était déjà probablement une habitation sucrerie à la fin du XVIIè siècle. Dans les années 1720-1740, elle appartient à Nicolas Bonhomme, un créole marie-galantais. Elle passe ensuite entre les mains des familles Fossecave puis Botreau-Roussel. Avant l'abolition, les sucreries utilisent essentiellement les énergies naturelles pour le voyage de la canne : moulin à bêtes ou à vent à Marie-Galante.

Le moulin à vent de l'habitation Roussel-Trianon est un des plus beaux de l'île. La qualité de son soubassement en pierre de taille et de ses décorations (étoile taillée à huit branches en saillie, cœurs), démontre le savoir-faire des tailleurs de pierre, des maçons (esclaves ? libres ?) et des charpentiers. Prospère à partir de la période révolutionnaire, l'habitation passe progressivement à la vapeur à partir de 1845.

En 1860, Victor Roussel, propriétaire de l'habitation Trianon, est le premier à introduire en Guadeloupe les appareils à triple effet Derosne et Cail pour les opérations de cuite, sans doute au moment où il achève la construction des nouveaux bâtiments qui constituent l'usine de Trianon. Un des intérêts du site est de souligner que la modernisation de l'industrie sucrière a commencé avant l'abolition, en recourant donc pour la partie la plus technique du travail, qui est la transformation du vesou (ou jus de canne) en sucre à l'aide de la vapeur, à des esclaves plus familiers de l' " ancien système ".

Après 1848, c'est la même main d'œuvre, essentiellement composée des " nouveaux libres ", qui continue à faire fonctionner une usine performante, en fournissant les ouvriers pour la partie industrielle et les cultivateurs pour les champs de canne.

L'Habitation Roussel-Trianon fait partie de La Route de L'esclave-Trace-mémoires en Guadeloupe, organisée par le Conseil Général de la Guadeloupe.


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