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L’indigoterie de l’Anse à la Barque Guadeloupe, France

Les premières représentations iconographiques de l'esclave au travail aux XVIIè et XVIIIè siècles accordent une large place à la production de l'indigo. Le développement des colonies du Nouveau Monde a permis aux Européens de développer la culture d'une plante tropicale appelée indigotier à partir de laquelle est fabriquée une matière tinctoriale bleue connue sous le nom d'indigo. Si les Espagnols sont les premiers à en produire dès le XVIè siècle en Amérique Centrale, les Français les imitent dès le milieu du siècle suivant, après la colonisation de la Guadeloupe et de la Martinique.

L'anse à la Barque présente des vestiges bien conservés de cette industrie : une succession de cuves maçonnées nécessaires au processus de fabrication. Les plants, cultivés à proximité, sont placés, une fois fauchés, dans la première grande cuve remplie d'eau douce appelée trempoire. Après plusieurs heures, le liquide issu de la macération s'écoule dans la seconde cuve appelée batterie.

Il est alors vigoureusement battu manuellement afin de l'oxygéner. Par un processus physico-chimique, les particules d'indigo se forment alors et tombent au fond de la cuve. Par l'ouverture d'un conduit, on laisse s'écouler progressivement le liquide.

L'indigo qui revêt l'aspect d'une bouillie bleue est piégé par une troisième petite cuve circulaire qui est aujourd'hui enfouie mais qui a pu être observée lors de sondages archéologiques. Il est ensuite mis à sécher avant de prendre la direction de l'Europe dans les navires marchands.

La mise en culture des champs d'indigotiers occupe l'essentiel de la main d'œuvre : constituée par des engagés dans les premiers temps, ils sont rapidement remplacés par des esclaves. On compte en moyenne deux esclaves par hectare planté d'indigotiers. Le travail sur l'indigoterie s'avère pénible et l'odeur dégagée par la macération est extrêmement nauséabonde.

L'indigoterie de l'Anse à la Barque fait partie de La Route de L'esclave-Trace-mémoires en Guadeloupe, organisée par le Conseil Général de la Guadeloupe.

L'Habitation Néron fait partie de La Route de L'esclave-Trace-mémoires en Guadeloupe, organisée par le Conseil Général de la Guadeloupe.


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